Né en 1861, Morgan Roberston est un auteur spécialisé dans les histoires maritimes. Un seul de ces livres, Futility (1898) lui assure aujourd’hui encore une certaine renommée. Ce court roman sur la faiblesse de l’homme face aux forces du destin raconte en effet le naufrage du plus grand paquebot construit par l’homme, le Titan.
Celui-ci s’éventre contre un iceberg avant de couler, avec la majeure partie de ses passagers, en raison du nombre insuffisant de canots de sauvetage. Mais les coïncidences ne s’arrêtent pas la. En voici quelques-unes, avec, entre parenthèses, les faits équivalents ayant trait au drame du Titanic : traversée en avril (12 avril 1912), déplacement de 70 000 tonnes (66 000), longueur 800 pieds (882,5), 3 hélices (idem), vitesse maximale de 24/25 nœuds (idem), capacité maximale d’environ 3000 passagers (idem), 2000 passagers à bord (2230), 24 canots de sauvetage (20), 19 cloisons étanches (15), 3 machines (idem) et déchirure de la coque à tribord (idem).Or, le roman Futility à été rédigé neuf ans avant la construction du Titanic, avant même que l’on songe à sa conception, ce qui exclut évidemment toute inspiration d’après des informations réelles.
Morgan Roberston affirme toute sa vie avoir été inspiré par un « collaborateur astral », pour reprendre ses propres thermes, c’est-à-dire un esprit qui le guidait, l’inspirait dans ses travaux littéraires. C’est là la seule réponse qu’il fournit pour expliquer ces extraordinaires coïncidences entre fiction et réalité.